Accro d’Actus : La transition tire à sa fin avec l’annonce de la date de la prochaine présidentielle. Pensez-vous que le 12 avril soit prématuré ?
Emmanuel Mve Mba : Non, pas du tout, le 12 avril n’est pas prématuré, même si nous attendions le 25 août prochain pour que cette élection soit effective. Nous avons été surpris de constater que le CTRI a voulu aller vite peut-être pour répondre aux exigences de l’internationale. Mais, ce qui importe, pour nous, c’est que cette élection ait lieu, et dans l’apaisement.
AA : Plusieurs individus, partis politiques et associations se mobilisent pour appeler à la candidature du Général de Brigade, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, qu’en pensez-vous ?
EMM : Pour cette question, nous avons refusé de faire dans le kounabelisme, tout simplement parce que vous ne pourriez pas demander ou soutenir quelqu’un alors qu’il ne s’est pas encore prononcé. Oui, à l’ambition des populations, des différentes associations à demander au chef de l’Etat de se présenter. Mais nous voulons rester pragmatiques et professionnels. Nous avons un parti politique et nous allons dans quelques jours nous prononcer sur la question. Soit, nous repartons à l’élection, soit on soutient quelqu’un, et c’est le Congrès qui décidera. Mais est-ce que nous allons demander à une personnalité de se présenter ? Je crois que la candidature reste d’abord individuelle et non du kounabelisme.
AA : Quel est, selon vous, le véritable enjeu de la présidentielle du 12 avril prochain ?
EMM : Cette présidentielle a une spécifité, elle marque la rupture avec l’ancien système, le système Bongo qui nous a précarisé et qui a voulu monarchiser cet Etat qu’on appelle Gabon. Aujourd’hui, nous approchons véritablement la Démocratie et nous osons croire qu’elle va être une Démocratie participative. Tous les Gabonais ont appludi des deux mains, au 30 août 2023 et aujourd’hui, nous approchons vers cette élection. Nous osons croire que la Démocratie va primer sur toute autre intérêt et c’est pour ça que j’en appelle à la serenité, j’en appelle au calme parce qu’il s’agit du Gabon d’abord.
AA : Sur les colonnes de Jeune Afrique, le président de la Transition a reconnu que beaucoup d’efforts restent à faire pour parvenir à un réel changement des mentalités des Gabonais. Pensez-vous que ce soit un aveu d’échec de la transition, sur cette question ?
EMM : Oui et Non. Oui, parce qu’à l’origine, la transition avait pour objet la Restauration des Institutions et nous avons eu l’impression que le CTRI a voulu tout embrasser, et c’est pour ca qu’il y a quelques manquements aujourd’hui. Mais, s’il serait resté sur la Restauration des Institutions, je crois qu’il y aurait eu un éclat vraiment visible aujourd’hui. Malheureusement, le président a voulu tout faire. Même si aujoird’hui, ils peuvent trouver satisfaction ; mais moi j’ai estimé qu’il n’avait vraiment pas l’étoffe de tout faire maintenant. Par contre, s’il est élu président, il pourrait sur la base de son projet de société, appliquer ce qu’il a promi aux Gabonais. Mais, c’était vraiment prématuré d’embrasser tous les projets à la fois alors qu’il n’avait pas suffisamment les moyens de le faire. Donc aveu d’échec ? Je dis Oui et Non, mais nous sommes restés sur notre faim parce que toutes les Institutions n’ont pas été restaurées.
AA : En 2023, vous étiez candidat à la présidentielle pour le compte du parti politique MCVL. Comment se porte votre parti politique ?
EMM : Le MCVL se porte très bien et il vit. Nous avons été à la campagne référendaire, nous avons visité l’ensemble des provinces du Gabon et nous sommes repartis pour remercier les milliers d’électeurs qui ont bien voulu voter le Oui massif. Ça nous a permis aussi de mettre en place des délégations départementales, pronvinciales et communales. Le MCVL se porte bien, même si le ministre de l’Intérieur refuse jusqu’à ce jour de nous remettre le récépissé défnitif, parce qu’il faut le dire à la communauté nationale et internationale que le MCVL vit avec un récépissé provisoire. Et c’est ce récépissé provisoire qui aura emmené ce parti politique à présenter un candidat à la dernière élection 2023. Malheureusement aujourd’hui, le nouveau Pouvoir ne veut pas nous remettre le récépissé définitif. Mais, dans quelques jours, le 8 mars, nous allons nous réunir en Congrès extraordinaire, le 1er du genre du MCVL pour déterminr la vision du MCVL par rapport à l’élection présidentielle.
AA : Si on vous demandait de résumer en quelques mots, ce que vous retenez de cette période de transition ?
EMM : Je voudrais sincèrement féliciter les militaires, qui nous ont sorti de la monarchie des Bongo, et qui ont donné un espoir aux Gabonais et parmi les Gabonais, Emmanuel Mve Mba. Cette transition, bien que courte aura permi de réaliser un certain nombre de choses sur le plan économique, social, et même politique. Même si nous avons constaté pour le déplorer que le CTRI a ramené les gens qui ont presque tué le Gabon, c’est à dire les Pdgistes. Donc malheureusement, nous partons de cette transition avec un pincement, de constater que le PDG aujourd’hui ne peut pas présenter un candidat, mais déclare soutenir le candidat Oligui. Est-ce que le président actuel ou le futur candidat de demain serait Pdgiste ? Nous disons que s’il veut bien faire, il n’avait qu’à se séparer des personnes qui ont des mains sales. Les Gabonais ont souffert à travers la Gouvernace Pdgiste, et ce PDG continue majoritairement à diriger la transition.
E.D.A.